Quelques versets oubliés

 "...la tapisserie est poussiéreuse, sombre et se déchire. Et moi, dans de grands espaces blancs, lumineux, somptueux, je fais de l'art conceptuel... Je repeins les arcanes sublimes de ma solitude. Je balance aux ordures les trois quarts de ce que je produis. Je finirai par trouver le mot juste. Et je m'endormirai."




"...avait un grand serpent tatoué dans le dos. Cela ne lui avait pas fait mal... Il mentait, comme un arracheur de dents. Mais ce n'était pas si grave. J'ai pris de l'encre de chine, et j'ai blessé la nuit, pour inscrire à jamais quelques bribes, quelques paroles, quelques odeurs..."
"Un soir resurgit souvent. Un soir qui dura plusieurs jours. Il y a de grands ponts, des escaliers interminables, des salles de réception grandioses. Il y a des bulles dans tous les verres. Des veines effervescentes."




"Il y a ces silhouettes sombres et magnifiques. Alignés. Peut-être s'agissait-il de statues de marbre... On ne fait plus bien la différence. Quand tout scintille, les repères sont brouillés : un pas ; un nouvel éclat. Tous savent bien qui je suis. 

Ce soir-là, je suis tombé amoureux 
d'un buste de marbre clair. Et c'est tout." 

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